Comment bien se conduire au restaurant de sushis ?
Je vous propose un petit tutoriel pour apprendre et ne pas trop faire tâche dans les restaurants de sushis. Vous ne vous en servirez peut être pas demain mais avoir ça sous le bras ça sert toujours. J’ai donc fait la « tâche » pour vous avant vous 😉
Quand on entre, les serveurs et cuisiniers se mettent tous à gueuler très fort avec des grands signes. Ça doit être une sorte de : bienvenue, les poissons sont frais, installez-vous.
Bon la première fois que je suis entrée timidement à Tokyo, je me suis pris ça dans la poire : 10 mecs qui gueulent en japonais hyper fort, avec des grands gestes : hostilité maximale => incompréhension totale => réaction absurde => panique => je fuis ! J’assume complètement la fuite genre => « nan mais il n’y avait plus de places… »
Après 10 minutes de marche sans trouver mieux, mon cerveau pragmatique rationalise, je reprends mon « courage » très relatif et hop j’y retourne. J’entre, je fais fi des cris et je m’installe bravant tous les dangers autour du tapis roulant.
Et là le concept : tu as tout devant toi et tu fais comme chez toi ! Il y a des mugs, tu en prends, y mets de la poudre de thé vert ou de thé grillé, il y a des robinets d’eau bouillante à chaque place, on te donne une serviette chaude ou tu as déjà des serviettes humidifiées devant toi, la sauce soja est là, le gingembre aussi et tu te sers sur le tapis. C’est la farandole du bonheur poissonnier : mes sushis préférés à l’oursin (dit Uni), à la coquille Saint-Jacques (dit Hotate), à toutes sortes de poulpes (que tu mets parfois 10 minutes à mâcher donc exit pour la prochaine fois), à l’anguille fumée délicieuse, au saumon bien sur, et toutes autres bestioles dont les noms m’ont échappé ou que je n’ai jamais connus 😉 L’addition se calcule ensuite par le nombre d’assiettes qui sont devant toi, chaque motif ou couleur d’assiettes représentant un prix.
Si tu désires quelque chose qui n’est pas sur le tapis, tu attires l’attention des cuisiniers du centre et tu leur dis ce que tu veux. Voilà le vrai challenge… Donc là avant de te lancer tu prépares ta phrase ou ton « mot » c’est déjà bien, pendant 2 heures avec ton téléphone ou ton guide de discussion que tu as ouvert 1 fois, tu le répète 3, 4 fois en chuchotant et là : fierté intense, tu te sens prête tu te lances : BAM tu lève la main et BAM tu envoies ton mot ! Là, l’effet obtenu est très varié : compréhension totale et donc grosse fierté, tu souris pour toi-même genre « c’est merveilleux les voyages, finalement les gens sont hyyyper accessibles, je me débrouille tellement bien, ce qui compte c’est le langage du coeur et blablabla… ou déception totale, le mec ne comprend rien, tu as dit soja au lieu de dire oursin, le soja est déjà sur la table, tu te sens idiote, tu fermes ton guide et tu te dis qu’au prochain repas tu iras au Mac Do… Bon et puis quand même comme on sert soi-même, à un moment on a forcément du bon poisson devant soi !
Et donc mode d’emploi : on soulève le poisson qui est sur le sushi, on le trempe dans la sauce soja et on le remet sur le riz, ou on trempe le sushi du côté du poisson. on ne trempe JAMAIS le riz dans la sauce soja directement attention car le riz est sacré et donc on ne le souille pas. Le wasabi est déjà mis entre le poisson et le riz, ce qui crée parfois des surprises si le chef a la main lourde ! Le gingembre sert juste à se laver la bouche entre les différents poissons pour enlever le goût du précédent.
Miam miam !
A vos baguettes !
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